2080 © LABOFACTORY: Jean-Marc Chomaz, Laurent Karst et Eline Dehandschoewercker, performance réalisée avec les doctorants et chercheurs de l’École polytechnique.
2080 est à la fois une installation et une performance. Présentée à la Sorbonne pour La COP 21 et à Amsterdam en 2015 par Labofactory, elle nous donne à ressentir la fugacité de l’atmosphère, au sein duquel l’oxygène de l’air devient tangible. Elle est la résonance terrienne de l’imagerie spatiale où, en changeant de point de vue, l’atmosphère apparaît comme une couche de gaz si fine que les nuages semblent des aplats de blanc répandus à la surface.
L’homme a compris la non pérennité de l’air depuis l’invention du vide et de la pression atmosphérique par Blaise Pascal. L’idée de non pérennité de la part d’oxygène qui compose l’air n’est pas encore entrée dans la conscience collective, car paradoxalement l’oxygène n’est pas encore perçu comme une ressource non durable et aucun pays n’a encore proposé d’en taxer la consommation. Seules les multinationales comme Air Liquide qui commercialisent ce bien commun, comprimé ou liquéfié, se posent la question de son économie durable ainsi que de l’épuisement de sa capacité de régénération que pourrait induire le développement de nouveaux procédés de production d’énergie ou l’affaiblissement de la vie dans les océans.
2080 part de la constatation que si l’ensemble de l’atmosphère était liquéfié, alors la planète serait recouverte d’une couche de 2080 mm d’oxygène liquide, à peine plus grande que la taille d’un humain. L’oxygène est un liquide bleu car les molécules de O2 diffusent d'avantage le bleu de la lumière que le rouge, donnant à l’azure sa couleur et au couchant la flamboyance d’une rupture.
2080 is both an installation and a performance. Presented at the Sorbonne University for COP 21 and in Amsterdam in 2015, it allows us to feel the fugacity of the atmosphere, in which the oxygen becomes tangible. It is the Earth resonance of space imagery where, when changing viewpoints, the atmosphere appears as a layer of gas so thin that clouds appear to be flat white areas spread over the surface.
Man has understood the unsustainability of air since the invention of vacuum and atmospheric pressure by Blaise Pascal. The idea of uncertainty regarding the proportion of oxygen in the air has not yet entered the collective consciousness as, paradoxically, oxygen is not yet perceived as an unsustainable resource and no country has yet proposed to tax its consumption. Only multinationals such as Air Liquide, which commercialise this common good, compressed or liquefied, are concerned about its sustainable economy and the depletion of its regeneration capacity that could result from the development of new energy production processes or the weakening of life in the oceans.
2080 starts from the observation that if the entire atmosphere were liquefied, the planet would be covered with a layer of 2080 mm of liquid oxygen, barely larger than the size of a human being. Oxygen is a blue liquid as the O2 molecules diffuse more blue light than red, giving the azure colour of sky and the flamboyance color of sunsets.